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Trop de tués sur les routes belges, la répression va encore augmenter

L’année 2022 a été très mauvaise pour la Belgique en matière de nombre de tués sur les routes. Leur nombre a augmenté, ce qui a décidé les autorités à accroître (encore) le niveau de répression. Voici ce qui est prévu. trop de tués sur les routes belges, la répression va encore augmenter

La Belgique va mal sur le plan de la sécurité routière. En effet, selon le ministère de la Justice, il y a eu 521 décès sur nos routes en 2022, un résultat inquiétant puisqu’il correspond à une augmentation de 37 unités par rapport à 2021. Certes, si l’on compare à 2013 ou à 2019, il y a un progrès (732 et 618 tués), mais à ce rythme, il semble illusoire de penser atteindre zéro tué en 2050, comme le prévoit le plan du gouvernement.

La constatation est la même pour les accidents avec lésions corporelles. Il est certes en baisse depuis 2013 (41.097 cas), mais là aussi, la réduction n’a pas suivi les prévisions attendues et, en 2022, il y a encore eu 37.306 accidents avec blessés (contre 37.384 en 2019). La Belgique a encore du chemin à parcourir, car, comparativement aux pays limitrophes, nous conservons un taux de décès de 52 personnes par million d’habitants alors que l’Allemagne n’en compte que 34 par millions, les Pays-Bas 35, le Luxembourg 40 et la France 46.

Mauvais classement et répression

Au niveau européen, la Belgique occupe une place critique : la 20e place sur 28 ! Selon le ministère de la Justice interrogé par Sud Presse, la vitesse reste l’une des causes principales de ces résultats. C’est pourquoi il est prévu de continuer à investir dans les dispositifs de sanctions, car, selon les estimations, 1 km/h de trop augmente le risque de décès de 4%.

Bien entendu, de nombreuses mesures ont déjà été mises en place lors de la dernière législature : nouveau parquet pour traiter les amendes pour que plus aucun contrevenant ne passe entre les mailles du filet, marges de tolérance uniformisées pour les radars et activation de ceux-ci 7j sur 7 et multiplication des radars, qu’ils soient fixes ou tronçons.

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Pour les autorités, cette répression porte ses fruits, en tout cas pour les infractions, puisque de 4,4 millions d’infractions en 2019, on est passé à 6,1 millions en 2022. Cette situation pousse naturellement le gouvernement à multiplier le nombre de radars qui sera encore renforcé de 200 unités en Flandre en 2023 et un peu moins en Wallonie.

On pourrait se demander pourquoi les autorités privilégient la répression et notamment l’implantation de radars-tronçons. C’est en réalité parce que les effets de ces dispositifs sont assez rapidement perceptibles. Selon le ministère de la Justice et son service dédié Crossborder, il faudrait compter seulement 10 mois avant que la présence du radar-tronçon entre dans la conscience collective et que les conducteurs adaptent leur comportement. C’est qu’a révélé un projet pilote mené avec 5 radars-tronçons implantés en Wallonie : en ramenant la marge de tolérance à 129 km/h au lieu de 140 km/h, la vitesse moyenne sur les tronçons en question est passée de 130 km/h à 120 km/h en à peine 6 mois.

Selon les statistiques, un radar-tronçon réduit le nombre de tués de -56% sur les portions sur lesquelles ils sont implantés alors que les radars fixes ne permettent une réduction « que » de -20%. Bref, le radar-tronçon apparaît plus que jamais comme l’arme absolue des autorités parce qu’il permet de réduire le nombre de morts, mais aussi de fluidifier la circulation ainsi que de réduire les émissions et la consommation des véhicules (qui roulaient trop vite). Autant de raison qui pousse aujourd’hui à multiplier leur nombre sur nos routes…

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